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Premiers résultats de l'étude de Sciensano en collaboration avec la Croix-Rouge

25-04-2020

4,3% des Belges ont des anticorps contre le coronavirus. Ce sont là les premiers résultats de l’étude menée par Sciensano en collaboration avec la Croix-Rouge.


Depuis fin mars, la Croix-Rouge flamande envoie, toutes les deux semaines, à Sciensano, des échantillons de sang résiduel. Le Service francophone du Sang a, quant à lui, commencé à envoyer des échantillons à partir du 30 avril.

 

Ces échantillons sont étudiés par Sciensano afin de savoir s’ils contiennent des anticorps et de pouvoir ainsi estimer dans quelle mesure une immunité de groupe se construit dans la population belge en bonne santé (les donneurs de sang étant par définition des individus en bonne santé).

 

Les premières analyses montrent que, à la fin mars, seulement 2,1 % de la population flamande avait des anticorps contre le coronavirus et que ce chiffre a pratiquement doublé pour atteindre 4,1% dans les échantillons prélevés deux semaines plus tard. Avec l’analyse des échantillons envoyés durant la seconde quinzaine d’avril pour la Wallonie et Bruxelles, ce chiffre est passé à 4,3 % de la population belge

 

Grâce à cette étude, nous sommes en mesure d'estimer le nombre de Belges effectivement infectés ou ayant été infectés et la manière dont le virus se propage dans notre pays. De plus, "les résultats de cette étude montrent dans quelle mesure le virus a continué à circuler après la mise en œuvre des mesures, mais doit encore être traité avec prudence. Les résultats des tests suivants montreront dans quelle mesure l'immunité de groupe continue à augmenter", déclare le Dr Isabelle Desombere, immunologiste chez Sciensano.

 

Depuis le début de leur coopération dans cette étude épidémiologique, la Croix-Rouge flamande a déjà fourni à Sciensano 3.093 échantillons de donneurs de sang. Un millier d'entre eux ont, jusqu’à présent, déjà fait l'objet d’une analyse. De son côté, le Service francophone du Sang a envoyé près de 1.500 échantillons. Les donneurs de sang constituent une population test idéale, représentative de la population générale. En 2019, la Croix-Rouge flamande comptait plus de 175 000 donneurs différents et la Croix-Rouge francophone près de 90.000. Ils sont bien répartis en termes d'âge, de sexe et de lieu de résidence. En outre, les donneurs se sentent en bonne santé au moment du don, ce qui limite la possibilité que des troubles sous-jacents puissent influencer les résultats. Toutefois, il ne s'agit pas pour autant que de cas asymptomatiques. En effet, quatre semaines après la disparition des symptômes, les donneurs sont à nouveau les bienvenus pour donner du sang, du plasma ou des plaquettes.

 

En fournissant de nouveaux échantillons de sang tous les quinze jours, on peut établir un calendrier qui montre comment le pourcentage de personnes qui produisent des anticorps contre le coronavirus continue d'évoluer. Les résultats des anticorps donnent une image de la présence de la maladie au moins deux semaines plus tôt. Cela est dû à la période de latence d'environ 14 jours (= période entre l'infection et la présence effective d'anticorps).